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Les Mascarades Gouro en Côte d'Ivoire


Les Gouro de Côte d'Ivoire

Les Gouro, ou Kwen – Kweni, occupent le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. L’appellation « Gouro » vient initialement d’autres populations, elle a ensuite été reprise par les colonisateurs français. A quelques différences près, les Gouro partagent la même langue et sont continuellement en relations, notamment à travers les échanges matrimoniaux.

Les Gouro sont entourés de populations diverses : les Baoulé, les Dida, les Bgan, les Malinke, les Mona, les Bété, les Kouya, les Niédéboua ou encore les Wé. Les Gouro sont installés entre savane et forêt. Leur société est basée sur un système patrilinéaire et gérontocratique, organisé en lignages selon l’ancienneté de ses membres (Neyt 2014, 190).

 

L'activité du sculpteur

Chez les Gouro, la sculpture n’est pas toujours une activité professionnelle, elle incarne davantage l’expression d’une inspiration artistique dont quiconque peut faire l’expérience. L’œuvre n’est cependant jamais signée.

Différentes raisons peuvent expliquer l’anonymat des sculpteurs Gouro :

  • simplement la modestie du sculpteur, qui réalise un objet pour un usage particulier et non dans un but artistique ou esthétique ;
  • les règles internes à l’ethnie ;
  • l’assimilation de la sculpture à la sorcellerie par certains individus.

Dans le courant du XXème siècle, certaines sculptures Gouro sont attribuées au « Maître de Bouaflé », permettant ainsi la reconnaissance d'un style particulier parmi la richesse plastique des Gouro (Neyt 2014, 190).

 

Le culte

Proches géographiquement des Baoulé, les Gouro partagent avec eux de nombreuses similitudes cultuelles et esthétiques. Les deux populations sont portées sur le culte des ancêtres : les génies de la nature sont ainsi célébrés par des sociétés secrètes, à travers l’usage de nombreux masques. Les Gouro adoptent deux types de cérémonies, d’une part le culte, d’autre part, le divertissement ou le folklore (Neyt 2014, 194). Les œuvres des Gouro représentent, au même titre que les Baoulé, une certaine dualité, liée, d’un côté aux cultes familiaux, de l’autre aux divinités tierces telle que yu, évoquant à la fois un autel, un rite et un esprit. Les Gouro font donc un important usage des couleurs, contrastant entre le rouge et le noir. 


Les masques

Dans le cadre de la mascarade principale, la danse du zaouli, il existe trois types de masques :

  • le zamblé (fig.1), héros mythique empruntant ses traits à la fois à une antilope et un léopard. Il s’agit d’un masque oblique ou frontal, de forme incurvée, que l’on place en le glissant du menton au haut du crâne. La lucarne est sculptée au niveau de la bouche, ce qui permet au porteur d’avoir une bonne vision (Boutin 2021, 28) ;

Figure 1 - Masque Gouro Zamblé

Collection : Essentiel Galerie, ex-collection privée belge

Dimensions : 36 cm

Matériaux : bois, pigments

Numéro d’inventaire Essentiel Galerie : 14081


  •  sa belle compagne, gu (fig.2), répondant aux canons esthétiques classiques des Gouro ;

Figure 2 - Masque Gouro