Smartphones, montres connectées, écrans plats, ordinateurs et tablettes s'amoncellent dans nos décharges, constituant l'une des principales sources de déchets au monde. Malgré cela, seulement 22,3% de ces déchets ont été collectés et recyclés dans des filières dédiées en 2022, laissant présager une crise croissante si des solutions durables de recyclage ne sont pas rapidement mises en place.
Autrefois déversés en masse en Asie, les déchets électroniques en provenance d'Europe et des États-Unis inondent désormais les ports des pays d'Afrique de l'Ouest, dont le Ghana. Cependant, loin de se limiter à une simple question de déversement, cette crise soulève des enjeux plus complexes, impliquant des questions de gouvernance, de corruption et d'exploitation humaine.
L'enquête approfondie menée par Anas Aremeyaw Anas, Muntaka Chasant et Bénédicte Kurzen, lauréats du Prix Carmignac du photojournalisme, jette une lumière crue sur cette réalité. Pendant six mois, les journalistes ont plongé au cœur d'un écosystème ambigu, combinant une approche nationale et internationale pour étudier les ramifications du trafic d'e-waste entre l'Europe et le Ghana, mettant en lumière l'opacité de ce circuit mondialisé et les stratégies utilisées pour le contourner.
Les expositions résultant de cette enquête seront présentées à Paris, Arles et New York, offrant au public une occasion de s'informer sur les méandres de cette crise mondiale. Des panels sur les déchets électroniques seront également organisés en partenariat avec l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), soulignant l'urgence d'une action collective pour aborder ce problème pressant qui affecte non seulement le Ghana mais également le monde entier.