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Focus sur une œuvre : le masque Pende Mbangu


Contexte

Les Pende occidentaux habitent le long des rives du Kwilu, tandis que les orientaux se sont établis sur les rives du Kasaï en aval de Tshikapa. Leur sculpture tribale est largement influencée par les populations voisines telles que les Mbla, Suku, Wongo, Leele, Kuba, et Salempasu. Parmi cette diversité, les masques Mbuya, produits tous les dix ans, ont une fonction festive et représentent une gamme de personnages tels que le chef fumu ou ufumu, le devin et son épouse, le bouffon, le possédé, etc.


Figure 1 - Masque Pende Mbangu

Collection :

Collection privée belge

Essentiel Galerie

Dimensions : 32 cm

Matériaux : bois, raphia, fibres végétales

Numéro d’inventaire Essentiel Galerie : 27470 


Le masque Pende Mbangu

Les masques africains "de maladie" Pende Mbangu, également appelés Bwala-Bwala, exagèrent les symptômes de maladies comme l'épilepsie ou la paralysie faciale, souvent associées à des rituels de sorcellerie. Ces masques sont portés par des danseurs coiffés de chapeaux ornés de plumes de pintade, de coucal, ou parfois de lumbandu, une couronne de feuilles. Les masques Pende, présents dans la région du haut-Kwango, se caractérisent par un nez coudé, une bouche déformée, et des zones de couleurs contrastées.


Figure 2 - Masque Pende

Collection :

André Ombredane

AfricaMuseum

Dimensions : 26,6 cm

Matériaux : bois, pigment, fibre végétale

Numéro d’inventaire AfricaMuseum : EO.1959.15.18


Usage et rites

Autrefois, les masques Pende Mbuya étaient associés aux cérémonies marquant la fin des rites de circoncision. À présent, leur fonction est devenue plus festive. Se déclinant comme autant de personnages comiques, ces masques africains s'animent lors de danses successives, offrant une représentation parfois teintée de dérision des diverses catégories sociales propres à la culture pende : le chef, le justicier, le chasseur, la coquette du village, le devin, l'ensorcelé, et bien d'autres encore. Chaque personnage adopte un style de danse distinct et un rythme propre.

Le personnage de Mbangu, bossu et cible d'une flèche dans le dos, évolue au milieu d'une interaction avec le public. Celui-ci se livre à des moqueries tout en entonnant des chants. Ces chants véhiculent le message de la nécessité de faire preuve de tolérance envers les victimes de la sorcellerie.


Figure 3 - Masque maladie Pende


Collection :

George Stoecklin, Golfe-Juan / Zurich 

André Schoeller, Paris

Dimensions : 46 cm

Matériaux : bois, pigment naturel

Numéro d’inventaire Artkhade : KHQ-175768


L’influence de l’art africain chez Pablo Picasso

En 1907, Picasso était fasciné par les sculptures et les masques africains, qu'il avait découverts dans les collections ethnographiques et les expositions coloniales à Paris. Ces œuvres lui ont ouvert de nouvelles perspectives sur l'art, en particulier en ce qui concerne les formes simplifiées, les lignes pures et l'expressionnisme. Ces influences se retrouvent dans "Les Demoiselles d'Avignon", où l'on voit des visages aux traits anguleux et des formes simplifiées qui rappellent certains masques africains, comme le masque Pende Mbangu, par exemple.


Figure 4 - "Les Demoiselles d’Avignon" (1907) Pablo Picasso

Source : Artsper Magazine


Il n'y a cependant pas de consensus absolu sur une seule œuvre d'art africain qui aurait directement inspiré Picasso pour "Les Demoiselles d'Avignon". Toutefois, il semble que Picasso ait été influencé par une variété de sources africaines : sculptures et masques provenant de différentes régions du continent africain.


Figure 5 - "Les Demoiselles d’Avignon" (1907) Pablo Picasso

Source : Marikler Artiste


Figure 6 - Masque Pende Mbangu